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Vendredi, 29 mars 2024
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Écriture automatique ou écriture hiératique ? Réponse de Fr. Christian Curty, O.F.M., Prêtre exorciste
On sait que Vassula écrit sous la dictée du Seigneur les messages qu’Il veut nous transmettre. Et c’est alors que son graphisme se transforme, se distinguant nettement de son écriture habituelle et spontanée. Alors que l’écriture personnelle de Vassula est généralement petite et nerveuse, quoique ordonnée et bien maîtrisée par une volonté qui sait ce qu’elle veut, et colorée d’une affectivité pleine de délicatesse et de mesure, les scripts des "messages", par contre, se caractérisent par leur ordonnance, leur clarté, leur régularité et une certaine majesté où la personnalité de Vassula s’estompe et finalement disparaît derrière ce qui semble n’être plus qu’une façade un peu rigide et artificielle. D’où le trouble qu’éprouvent certaines personnes pourtant favorables à ces messages et qui s’interrogent très légitimement sur l’origine et l’authenticité de cette "inspiration" ! D’où surtout la suspicion des esprits critiques qui trouvent là un point d’appui remarquable pour contester l’ensemble de ces messages et y dénoncer une simple exploration des profondeurs psychiques de Vassula, réduisant ces "écrits" au phénomène bien connu de l’écriture paranormale. Ce ne serait donc pas le Jésus de la foi chrétienne et de la Révélation qui parlerait mais l’inconscient de Vassula qui se dévoilerait, voire peut-être même un autre "esprit" qui, dans ce cas, ne peut être qu’un "esprit maudit". Alors que penser de tout cela ? Sommes-nous devant une "révélation" du Seigneur, une "lettre du Seigneur à son Eglise" ou devant un simple spécimen de ce qu’on appelle l’écriture automatique ? Est-ce la main du Seigneur qui nous écrit à travers la main de Vassula ? Ou bien est-ce Vassula qui nous décrit, comme en état de transe, ce qui surgit de ses profondeurs inconscientes, ou "téléguidées" par un "esprit" parasite, qu’il nous faut bien alors identifier afin de ne pas être trompés dans ce qui nous est présenté comme venant du Seigneur. Dans le premier cas, il s’agit d’une écriture inspirée, dans le second cas d’une écriture paranormale ou automatique.
Qu’est-ce que l’écriture automatique ?
C’est une écriture, ou un écrit, qui relève, soit de phénomènes paranormaux, soit des procédés divinatoires. Il n’est pas rare dans notre ministère d’exorciste, de rencontrer ce genre de phénomènes. La main de la personne qui se livre délibérément à cette conduction, écrit toute seule, non pas sous la direction de la pensée consciente et intelligente, mais comme mue par une force inconnue et étrangère à la volonté du scripteur. Parfois, même, dans les cas limites, c’est l’instrument lui-même (crayon ou stylobille) qui, au seul contact du doigt, se met à écrire un message. Ce message peut être d’une haute tenue littéraire, voire spirituelle, ou verser dans le bizarre, le ridicule ou le vulgaire. II décrit parfois un "au-delà" merveilleux, de forme paradisiaque, ou bien s’attarde à dicter un conseil d’ordre moral pour le scripteur ou à lui intimer un ordre concernant sa vie pratique et quotidienne, quand il ne répond pas tout simplement aux questions qui lui sont posées, ne serait-ce que sur son identité : qui es-tu ? - ce qui ouvre sur la perspective dangereuse ou divinatoire, d’autant plus que l’écriture automatique annonce parfois des événements futurs qui, de fait, peuvent se réaliser. D’où le trouble qu’elle génère. Ou bien encore, elle peut dévoiler un passé imaginaire mais vraisemblable qui entraîne le scripteur dans la croyance illusoire et hérétique à la réincarnation. Laissons de côté le problème de ce qu’on peut appeler la "propriété littéraire" de l’écriture automatique. II est rare, en effet, que l’interlocuteur qui, par exemple, prétend s’appeler Lamartine, écrive des vers lamartiniens géniaux. Car c’est bien l’inconscient du sujet, lequel peut être nourri de pensées lamartiniennes, qui s’exprime, et non pas l’auteur littéraire bien connu. Laissons également de côté, pour rester dans le cadre précis de cette introduction, les risques parfois graves encourus par celui qui se livre délibérément à ce phénomène paranormal de l’écriture automatique, - tant sur le plan de sa personnalité qui se dédouble, l’inconscient passant au premier plan, alors que la conscience psychologique est maintenue en état de sommeil ou d’auditeur passif (à la limite peut se produire une sorte de schizophrénie artificielle) - que sur le plan spirituel où, profitant de cette non-vigilance du sujet, un "esprit maudit" peut intervenir et prendre ainsi le contrôle d’une personne. Folie ou état de "transe" d’un côté, parasitage démoniaque de l’autre ! Tels sont les deux grands risques dont il est parfois difficile de se délivrer. Qu’en est-il pour Vassula ?
Or, examinons bien ce qui se passe pour Vassula. Trois cas se présentent :
Et comme pour nous en convaincre, le Seigneur procède parfois autrement. II arrive, en effet, que les Messages à communiquer soient très longs et le temps disponible trop court. Alors le Seigneur permet à Vassula d’écrire la dictée dans son écriture à elle, qui est vive et alerte. Ce qui prouve bien que Vassula n’est aucunement conditionnée par le graphisme de son écriture, ni téléguidée par un quelconque "esprit". Son "expérience" spirituelle n’a donc rien à voir avec le phénomène de l’écriture automatique. C’est une écriture hiératique
Regardons bien cette écriture calme, posée, mesurée dans ses élans et animée tout au long d’un mouvement vertical. Les lettres médianes ou les voyelles ne sont pas écrasées par les jambages et les hampes qui, cependant, dominent, et elles se meuvent à l’aise dans l’espace qui leur est propre, quoique parfois un peu resserrées à l’intérieur des mots. Mais l’ensemble respire dans l’espace qui lui est accordé. Surtout, il y a sans cesse un mouvement de va-et-vient qui oriente le tout de haut en bas et de bas en haut. L’ensemble du graphisme est en effet vertical bien plus qu’horizontal, avec prédominance très évidente des hauteurs. Rien donc de la vie profonde et instinctive n’est renié, mais cette profondeur est maîtrisée et dominée par les facultés supérieures. Rien non plus dans cette écriture n’est tourné vers le Passé et, chose étonnante, non plus vers l’Avenir, comme si ne comptait que le moment Présent ou plutôt comme si tout était Présent, dans un unique AUJOURD’HUI. De même, aucun signe de régression égocentrique n’y apparaît. Rien n’indique, en effet, de repli sur soi et les inclinations vers autrui sont discrètes, légères et toujours élevantes. Une grande franchise se lit partout, dans la distinction, la noblesse et une merveilleuse clarté. Seul compte donc ce double mouvement ascensionnel et abyssal, qui en constitue le rythme intérieur constant, soit par une descente vers les profondeurs terrestres et humaines (qui est le mouvement de l’Incarnation), soit par une élévation que l’on devine tournée vers un être supérieur qui ne peut être que le Père. De plus, il y a un peu de rigidité et d’artificiel dans cette écriture où transparaît plus difficilement, du moins à première vue, le tempérament humain, si sensible et sujet aux variations (qu’on retrouve d’ailleurs dans l’écriture spontanée de Vassula), mais qui, ici, est banalisé, repris constamment vers le Haut, et disparaît derrière ce qui pourrait paraître comme un masque. En fait, telle qu’elle, cette écriture fait penser à l’hébreu, cette langue sacrée par excellence, dans laquelle Dieu a parlé à Moïse et à son peuple sur le Sinaï pour leur révéler leur Dessein. C’est pourquoi, nous qualifierons cette écriture de "hiératique". Qu’est-ce que le hiératisme ?
Dans le théâtre antique, c’était le masque que revêtait un acteur, afin de voiler son visage d’homme, pour s’identifier au "héros" qu’il représentait ou au personnage dont il jouait le drame. Ainsi l’individu, généralement bien connu, disparaissait derrière ce (ou celui) qu’il représentait. Il y a quelque chose de cela dans l’écriture, disons hiératique, de Vassula quand elle écrit la Dictée du Seigneur. Elle disparaît ou s’efface derrière Celui qui nous écrit. Mais allons plus loin. Dans la liturgie, le geste hiératique conservé dans la grande Prière Orientale (ou orthodoxe) et jusqu’au temps du Concile dans la liturgie romaine ou latine, est un geste sacré ou, mieux, sacralisé. Il n’exprime pas un tempérament humain (celui du prêtre ou de ses assistants) qu’il jugule au contraire et contraint. Car s’il est accompli par un homme, et dans un être de chair qui a son caractère propre, ses émotions et ses défaillances, voire sa nationalité, c’est d’abord un geste divin. Tout ce qui est relatif à l’individualité de la secrétaire-dactylo, qui se reflète dans son écriture manuscrite, disparaît totalement derrière les caractères imprimés de la machine à écrire. C’est donc le Seigneur qui nous parle, l’Homme-Dieu. Celui qui fait éclater tous les cadres d’ordre caractériel ou graphologique dans lesquels on voudrait l’enfermer. Celui qui déborde toutes nos catégories psychologiques, toutes nos écoles théologiques dont on pourrait se servir pour le définir, Celui dont nos rites sacrés et nos diverses traditions liturgiques essaient de balbutier le mystère sans pouvoir jamais l’épuiser. Et II parle à Son Eglise divisée. Il lui écrit une lettre pour lui annoncer que Son Retour est proche et nous inviter à la conversion de nos cœurs à Son Cœur uni au Cœur de Sa Mère, en prenant le chemin de l’Unité, particulièrement dans la célébration liturgique commune de Sa Pâque annuelle, dont il est scandaleux et insupportable aux chrétiens de notre temps que cette fête, fondement de notre foi, soit le signe même, voire l’objet, de nos divisions. Lors donc que tous les disciples de Jésus se réconcilieront en célébrant ensemble la Pâque du Seigneur, alors tous les hommes pourront croire que Jésus Ressuscité est bien le Fils de Dieu et le Sauveur de tous (Jn 17, 21-23). En donnant à son écriture cette forme hiératique et sacrée, si proche des icônes, si évocatrice de l’hébreu, la langue de la Révélation, le Seigneur ne voudrait-II pas nous dire quelque chose de bien plus profond encore ? Ne veut-II pas nous rappeler qu’Il est l’Auteur des Saintes Ecritures qui éclairent toute notre histoire humaine et qu’en arrivant au terme de cette Histoire Sainte, Il intervient personnellement pour ouvrir le Livre de l’Apocalypse et nous dévoiler le mystère qu’il contient ? Et l’on ne peut pas ne pas évoquer ce passage du Livre de la Révélation, si évocateur de l’expérience spirituelle vécue par Vassula : « J’entendis derrière moi une voix forte comme une trompette qui me dit : "Ce que tu vois, ECRIS-LE DANS UN LIVRE et envoie-le aux Sept Eglises..." Je me retournai pour voir quelle était la voix qui me parlait et je vis au milieu des Sept chandeliers d’or (les 7 Eglises) QUELQU’UN qui ressemblait à un fils d’homme et qui me dit : "Je suis le Premier et le Dernier, celui qui est VIVANT... J’étais mort et voici que Je vis aux siècles des siècles, tenant en moi les clés de la mort et des enfers’... » (Ap 1,10 ss). « Oui, heureux celui qui écoute ce que l’Esprit dit aux Eglises et qui en garde fidèlement le contenu, car proche en est le temps ! » (Ap. 3,6 § 1/3). J’ajoute pour terminer qu’habituellement la secrétaire Vassula, par respect pour Son Maître, écrit ses Dictées à genoux. Puissions-nous, nous aussi, recevoir à genoux (au moins moralement) cette lettre du Seigneur à Son Eglise, aux Sept Eglises que nous sommes.
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